Salut tout le monde !
J’ai écrit un post cette après midi sur linkedin en attendant d’avoir (ActivityBlog !), que je vous partage ci-dessous. Est-ce que vous vous y retrouvez ? Des apports, critiques, commentaires ?
Si oui on pourrait en faire un article pour le site de l’AV ?
Bonne lecture !
J’entends Stéphane Séjourné dire ce matin qu’il faudrait que les entreprises européennes se mobilisent pour proposer des alternatives aux big techs étasuniennes.
En confiant à des entreprises privées le soin de concevoir et d’opérer nos réseaux de communication, le risque est de voir les mêmes causes produire les mêmes effets, à savoir la constitution de plateformes hégémoniques conçues pour rendre captifs leurs utilisateurs en vue de maximiser leurs profits et d’acquérir de l’influence
S’il est dangereux de confier nos réseaux de communication à des entreprises privées, faut-il alors les placer dans les mains des états ou d’entités politiques supra-nationales ? Pas plus. Nous ne sommes pas à l’abri du retour de régimes à tendance autoritaire, susceptibles de remettre en cause la liberté d’expression et la neutralité du net.
A qui donc confier le pouvoir de concevoir et d’opérer nos réseaux de communication ?
La réponse est simple : A personne et à tout le monde. C’est ainsi que Tim Berners Lee a conçu le web dans les années 90 : Sous la forme d’un ensemble de protocoles ouverts permettant à chacun et à tout le monde de créer et de partager des contenus, sans qu’aucune autorité, qu’elle soit publique ou privée, ne puisse acquérir un pouvoir hégémonique ou une position dominante afin de servir ses propres intérêts. Le web s’est développé à la manière d’un bien commun planétaire, au service de l’ensemble de l’humanité.Mais il a été dévoyé par les big techs.
=> Quel rôle l’Europe doit-elle jouer un rôle dans ce contexte ?
Elle PEUT et DOIT contribuer à l’émergence d’un web social, sécurisé et décentralisé.
Elle dispose de la capacité politique et financière pour cela, mais également d’un logiciel culturel adapté.
Elle le démontre actuellement dans la sphère économique à travers son appui au développement des Data spaces lesquels sont basés sur des protocoles et des standards ouverts, vecteurs d’interopérabilité entre leurs parties prenantes.Plutôt que de viser l’émergence de « champions européens », l’Europe devrait donc contribuer à la standardisation des protocoles ouverts nécessaires à l’émergence d’un web social, sécurisé et décentralisé.
Cette stratégie est financée dans le cadre du dispositif NGI (Next Generation Internet), ce qui est une bonne chose. Néanmoins, il faut aller plus loin (et plus vite) :
- En ne remettant pas en cause NGI comme cela semble être le cas à l’heure actuelle, et en lui donnant au contraire beaucoup plus de moyens ;
- En collaborant avec l’Inde, pionnière de la décentralisation du web à travers l’India Stack et le protocole Beckn ; Ainsi qu’avec ses partenaires de plus en plus nombreux dans le sud global.
- En collaborant de manière intelligente enfin, avec le World Wide Web Consortium (W3C) où se construisent les standards actuels et futurs de cet extraordinaire bien commun qu’est le web.
