[Notes de lecture] "La logique de la découverte scientifique", Karl Popper!

Salut !

C’est le bouquin qui a jeté la bases de la science moderne ! Et ca m’a fait furieusement penser à l’open source …

1- Le problème de l’induction

  • Méthode inductive : Passer, par une inférence supposément logique, du particulier à l’universel => Plein de problèmes logiques qui conduisent à de nombreuses erreurs (scientifiques) potentielles.

  • Méthode hypothético-déductive (ou méthode déductive de contrôle) : "une hypothèse ne peut -être que soumise à des tests empiriques et seulement après avoir été avancée …

  • « une hypothèse ne peut être que soumise à des tests empiriques et seulement après avoir été avancée » …

    • A partir d’un énoncé universel ayant statut d’hypothèse, corroborer par l’expérience, c’est à dire par la réalisation de tests conçus pour être reproductibles, la validité de l’hypothèse. Cette approche conduit à reconsidérer la science empirique :
      • On n’induit plus une une connaissance « scientifique » parce qu’elle résulte de nos observations empiriques, et qu’elle est donc vérifiée par l’expérience.
      • On déduit la scientificité d’une connaissance, du fait qu’on a mis en place un protocole de réfutabilité, permettant à quiconque de reproduire l’expérience pour en corroborer le résultat, ou l’invalider. Le protocole permet la reproductibilité de l’expérience.

2- Elimination du psychologisme

  • « Le travail du savant consiste à avancer des théories et à les soumettre à des tests. »
  • « La question de savoir comment une idée nouvelle peut naitre dans l’esprit d’un homme peut-être d’un grand intérêt pour la psychologie emprique mais elle ne relève pas de l’analyse logique de la connaissance scientifique »
    • Distinguer clairement le processus de conception des idées (intuitions, inférences, analogies …) des méthodes permettant son examen logique etr scientifique
  • « C’est ainsi qu’Einstein parle de la « recherche de ces lois hautement universelles grâce auxquelles il est possible d’obtenir par pure déduction un image du monde. Il n’y a pas de voie logique », dit-il « qui conduise à ces lois. On ne peut les atteindre que par une intuition fondée sur une sorte d’amour intellectuel des objets d’expérience » »

3 -Procédé déductif de mise à l’épreuve

  • Proposition de protocole en 4 étapes :
    • Comparaison logique des conclusions entre elles pour éprouver la cohérence interne du système
    • Recherche de la forme logique de la théorie (empirique, scientifique, tautologique ?)
    • Comparaison de la théorie à d’autres théories (d’où l’état de l’art)
    • Mise à l’épreuve en procédant à des applications empiriques
      • On fait alors des hypothèses, pouvant être appelées prédictions ou prévisions, qui pourront être contrôlées ou réalisées : corroborées.
  • « Tant qu’une théorie résiste à des tests systématiques et rigoureux et qu’une autre ne la remplace pas avantageusement dans le cours de la progressions scientifique, nous pouvons dite que cette théories a fait ses preuves et qu’elle est corroborée ».

4- Le problème de la démarcation

  • « Ainsi quiconque considère l’édification d’un système d’énoncés absolument certains, irrévocablement vrais, comme la fin et le but de la science, rejettera à coup sûr les propositions que je vais faire ici. Et ce sera également l’attitude de ceux qui voient « l’essence de la science dans sa dignité », laquelle réside, pensent-ils dans sa totalité, sa réelle vérité et son essentialité. »
  • « Je suis enclin à penser que la découverte scientifique est impossible si l’on ne possède une foi en des idées purement spéculatives et parfois tout à fait imprécises, une foi que rien ne garantit d’un point de vue scientifique er qui est dans cette mesure, métaphysique »
  • Il faut tracer toutefois une ligne de démarcation entre la science et la métaphysique, et ce sera pour Popper, via le concept de réfutabilité.

5- L’expérience comme méthode

  • En théorie … Il existe "un très grand nombre - un nombre probablement infini - « de mondes logiquement possibles » Cependant, le système que l’on appelle « la science empirique » est censé représenter un seul monde : « le monde réel ou le « monde de notre expérience » ».
  • 3 exigences pour le système empirique
    • Un monde synthétique (possible et non contradictoire)
    • Satisfaire au critère de démarcation (réfutabilité)
    • Etre soumis à des tests.

6- Un critère de démarcation - La réfutabiiité

  • « Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l’expérience »
  • « Ce qui caractérise la méthode empirique, dans la conception que je propose, c’est sa manière d’exposer à la réfutation le système à éprouver, de toutes les façons concevables. Son but n’est pas de sauvegarder des systèmes insoutenables mais, au contraire, de choisir le système qui est comparativement le plus apte en les exposant tous à la plus acharnée des luttes pour la survivance »
  • 7- Le problème de la base empirique

8- Objectivité scientifique et conviction subjective
* "Je dirai donc que l’objectivité des énoncés scientifiques réside dans le fait qu’ils peuvent être inter-subjectivement soumis à des tests.
* La reproduction et la reproductibiliité des expérienxes est la seule manière de nous convaincre ce ne sont pas de simples coincidences …
* « Aussi intense soit-il, un sentiment de conviction ne peut jamais justifier un énoncé »

Méthode scientifique et open source : mêmes patterns, mêmes combats ?

  • Décrire, libérer, documenter, exposer : il faut open-sourcer le code des théories de manière à les rendre réfutables.
  • Par l’ouverture du code et la possibilité de le hacker, sa falsifiabilité / réfutabilité, l’infaillibilité du code progresse. L’approche de l’open source / le projet de la science est ainsi fondamentalement ouvert et contributif.
    • Exemple des Bug bounty
  • Popper en faisant évoluer son livre maître tout au long de sa vie, adopte un fonctionnement classique de l’open source et des méthodes agiles qui est à l’origine de sa dynamique : Intégration de la rétroaction (cybernétique) dans le processus de construction d’une oeuvre évolutive
  • Reproductibilité => Collaboratif :Si d’autres équipes reproduisent l’expérience pour éventuellement la réfuter, alors elle serviront la scientificité de la thèse.
  • Incomplétude (dans le temps et dans l’espace) et réfutabilité par design de la science … : C’est ici que réside la véritable puissance de la méthode scientifique
  • « Ce qui caractérise la méthode empirique, dans la conception que je propose, c’est sa manière d’exposer à la réfutation le système à éprouver, de toutes les façons concevables. Son but n’est pas de sauvegarder des systèmes insoutenables mais, au contraire, de choisir le système qui est comparativement le plus apte en les exposant tous à la plus acharnée des luttes pour la survivance »
  • Si la méthode scientifique se décline de manière opérationnelle dans les méthodologies de l’open source et que l’open source à vocation à transformer la société, ne peut elle-pas être source originelle d’inspiration pour repenser nos organisations sociales ?
  • On peut envisager de justifier l’open source par la science et d’outiller la science par l’open source.
  • Les problèmes liés aux fake news, à la post vérité et autres enjeux liés à la connaissance sont de nature épistémologique.
    • Il s’agit donc de faire une épistémologie des processus qui conduisent à la production et à la validation des fake news.