Journée d'étude : Communs numériques et transition écologique - 25 novembre 2022 - Centre Internet et Société

Au cas où, voici un événement (de la part de ma responsable Béatrice), qui peut être intéressant pour l’AV / SemApps, pendant lequel il y a un atelier Les plateformes coopératives au service de la transition écologique.

||clement marquet clement.marquet@meandres.me|

Bonjour,

Nous nous permettons de vous envoyer ce mail pour vous inviter à la journée d’étude que les groupes de travail « Politiques environnementales du numérique » et « Politiques des communs numériques » du Centre Internet et Société (CNRS) organisent :

Communs numériques et transition écologique

vendredi 25 novembre /// 9h-17h

Centre Internet et Société /// 59-61 Rue Pouchet (Paris)

Inscription obligatoire

- Objectif -

L’objectif de cette journée d’étude est double. D’une part, questionner l’articulation entre communs numériques et transition écologique en faisant dialoguer des chercheurs interdisciplinaires et des praticiens directement aux prises avec cette articulation. D’autre part, explorer les premières pistes pour établir des problématiques communes et orienter un programme de recherche (voir argument ci-dessous). Pour ce faire, la journée sera organisée en deux temps. La matinée sera dédiée à trois présentations - Corinne Vercher-Chaptal (Université Paris Nord), Agnès Crépet (Fairphone) et Vasili Kostakis (P2Plab) - qui permettront de cadrer la journée et d’ouvrir des pistes de réflexion. L’après-midi s’organisera autour de trois ateliers participatifs (voir déroulé ci-dessous). Les places étant limitées, n’hésitez pas à vous inscrire rapidement (inscription).

- Argument -

C****ontexte. Le mouvement des communs numériques prend ses racines au croisement des mondes académiques et de l’Internet américains. Ce mouvement défend le libre accès, la production pair-à-pair et la gouvernance partagée de ressources numériques dans l’espace informationnel en réseau. Les logiciels libres, Wikipédia ou encore Open Street Map sont des exemples paradigmatiques de ces agencements que les théoriciens du mouvement qualifient de « communs numériques ». Dans les années 2000, leurs revendications ont été traduites en dehors des sphères académique et militante de l’Internet, par exemple au sein des mondes de la production culturelle ou de la politique. Mais depuis quelques années, on assiste à un phénomène nouveau encore peu exploré par la recherche : des mobilisations cherchent à articuler les communs numériques aux enjeux de la transition écologique (Labaeye, 2020). Nous avons identifié trois formes d’articulation entre communs numériques et transition écologique. Premièrement, des projets de communs numériques intègrent des préoccupations écologiques. Ainsi, certaines communautés de logiciels libres essaient de réduire l’empreinte écologique de leur production à travers des pratiques « d’éco-conception », et se montrent parfois critiques à l’égard de la forte croissance du secteur du numérique au regard de ses conséquences environnementales et climatiques (Morel 2020). Deuxièmement, on assiste à la création de certaines « plateformes coopératives » qui sont spécifiquement produites pour répondre à des enjeux écologiques. C’est le cas de Mobicoop, un logiciel libre développé par une société coopérative d’intérêt collectif, qui a pour objectif de développer la mobilité partagée en proposant une plateforme ouverte (Verchet-Chaptal et al. 2021). Enfin, des communs numériques sont utilisés dans des projets de fabrication distribuée. Des partenariats originaux sont montés entre universitaires, ingénieurs et praticiens dans le domaine de l’agriculture pour coproduire des plans open source de machines agricoles plus respectueuses de l’environnement (Benkler, 2006; Giotitsas, 2019). Plus généralement, nous pourrions citer de nombreux autres exemples de fabrication distribuée, permettant de réduire les coûts logistiques de transport, dans les différentes branches des mouvements des « makers », des « fablabs », ou plus généralement des « tiers lieux ». (Scaillerez et al., 2017; Lallement, 2015; Berrebi-Hoffmann et al., 2018, Kostakis et al., 2018).

Problématiques. Pour autant, ces trois convergences entre communs numériques et transitions écologiques ne vont pas de soi. Pour commencer, les transitions écologique et numérique ont rarement été pensées conjointement. Au contraire, les représentations classiques d’Internet tendent à faire une distinction entre monde physique et monde virtuel. Une perspective naïve présentait le « cyberespace » comme la sphère de l’esprit où les attributs du corps n’avaient pas de prise. D’un point de vue plus sociologique, les mondes de l’Internet militant et de l’écologie politique ont été assez hermétiques, à quelques rares, mais notables exceptions près (Gorz 2003). Sans compter que de plus en plus de voix s’élèvent pour critiquer l’impact environnemental du numérique et de son infrastructure matérielle (Flipo 2021, Allard et al. 2022). On peut donc se demander comment les différents mondes sociaux, qui développent et promeuvent les technologies numériques et/ou travaillent à la transition écologique, dialoguent ensemble ? Quels sont les grammaires communes et leurs points d’achoppement ? D’un point de vue socio-technique, quelles tensions apparaissent à l’occasion de ces tentatives d’hybridation d’enjeux et de représentations ? Comment se structurent des communautés de pratiques ? Enfin d’un point de vue de sociologie économique et politique, quelles nouvelles formes institutionnelles, économiques ou partenariales, émergent ? Comment l’« écologisation » des modes de production s’opère par les communs numériques ? Quels instruments et politiques publiques mettent en place les acteurs publics pour soutenir ces processus innovants encore marginaux ? C’est à ces questions, et bien d’autres, que nous nous proposons d’apporter des pistes de réflexion à l’occasion de cette journée d’étude.

- Déroulé -

  • 9h - accueil et bon petit-déjeuner
  • 9h20 - matinée en plénière
    • Mot d’introduction suivi de trois présentations
    • Corinne Vercher-Chaptal - Professeure des Universités en gestion et spécialiste des plateformes coopératives
    • Agnès Crépet - Informaticienne et responsable software sustainability fairphone
    • Vasilis Kostakis - Chercheur en économie politique à l’Université de TalTech, chercheur associé au Centre Berkman Klein d’Harvard, directeur du projet de recherche ERC « Cosmolocalism ».
  • 12h45 - déjeuner collectif (mais non pris en charge) dans un restaurant réservé
  • 14h30 - après-midi en ateliers
    • Les plateformes coopératives au service de la transition écologique
    • La prise en compte des enjeux écologiques par les communautés de logiciels libres et de communs numériques
    • La fabrication distribuée open-source comme nouveau mode de production écologique
  • 16h30 - restitution et clôture de la journée en plénière
  • 17h - fin

Bien cordialement,

Viriginie Aubrée, Clément Marquet, Sophie Quinton, Sébastien Shulz, Cristina Sappa


Clément Marquet
Assistant de recherche
Centre de Sociologie de l’Innovation, Mines Paris - PSL, I3
Tel : +33 (0) 6 85 58 34 09

https://framaforms.org/journee-detude-communs-numeriques-transition-ecologique-vendredi-25-novembre-2022-1656406528

J’ai envoyé un mail en parallèle à Clément Marquet… Au moins pour faire une visio avec lui…