Hors-sujet - Sur l'épistémologie des sciences humaines :)

Je dois suivre un cours d’épistémologie dans le cadre de mon projet de recherche et je devais produire un commentaire sur un texte :

Les problèmes épistémologiques des sciences humaines, Hans-Georg Gadamer, 1958

  • Le texte aborde la question de l’autonomie des Sciences Humaines et Sociales (SHS) vis-à-vis des Sciences de la Nature (SN). Il cherche à fonder une épistémologie propre aux SHS qui serait émancipée de sa filliation aux SN.
  • La pertinence d’une épistémologie propre aux SHS devient de plus en plus évidente à mesure que se développe notre « conscience historique » à savoir « le privilège d’avoir pleinement conscience de l’historicité de tout présent et de la relativité de toutes les opinions ».
  • Les monde sociaux et culturels qu’étudient les SHS, recouvrent une multitude de formes et de dynamiques associées. Il n’existe pas un modèle unique, il serait prétentieux de vouloir chercher l’universel là où il n’y a que du particulier.
  • Il s’agit donc de concevoir des méthodes adaptées à la complexité et à la diversité des mondes sociaux et culturels :
    • Poser en premier lieu que toute pensée, toute vérité est située, qu’elle fait intervenir des subjectivités insérées dans des contextes particuliers, à partir duquel elles pensent et interprètent le réel.
      • Considérer que différents points de vue subjectifs peuvent coexister de manière dialogique (référence non citée dans le texte qui pre-existe à la notion), à savoir qu’ils peuvent être antagonistes, concurrents et complémentaires à la fois)
      • En déduire une certaine posture qui, partant de la multiplicité des cosmogonies (et des formes sociales et culturelles associées), en arrive à une forme de relativisme culturel laquelle se fonderait sur une vision cosmopolite du monde et peut-être également sur une psychologie altruiste : où l’enjeu n’est pas d’imposer à sa vérité à l’autre, mais de se mettre à sa place afin de comprendre la vérité de l’autre (La vérité de l’autre pouvant être comprise à travers un processus d’historicisation de son présent.)
    • Affirmer en second lieu, la liberté de l’homme et par voie de conséquence, l’incapacité des SHS à produire des méthodes ou des vérités universelles.
      • Séculariser le présent, en interprétant l’histoire plutôt qu’en s’y soumettant. En tant qu’humanité, nous disposons d’un libre arbitre que nous devons mobiliser afin d’introduire une réflexivité dans les pratiques héritées de nos ancêtres. Et poursuivre ainsi la dynamique de l’évolution, issue du processus de l’histoire.
      • Cela suppose d’autonomiser le sujet en lui conférant la capacité à interpréter l’histoire, ainsi que la pensée de l’histoire, à travers un processus de médiation faisant intervenir des conceptions, des idées, des valeurs propres au sujet, à sa culture, à sa cosmogonie.
      • Cela ne veut cependant pas dire que les SHS doivent s’inscrire dans le champ de la métaphysique : Si elles n’ont pas vocation à universaliser, ou à poser un regard normatif (c’est vrai / bien, c’est faux / mal) sur, les phénomènes observés, elles partagent avec les SN une approche empirique, et une quête de réfutabilité.
      • Les méthodes employées doivent être propres aux objets d’étude et permettre la compréhension du particulier.
  • Commentaire plus personnel
    • J’ai l’impression qu’il y a vraiment un complexe des SHS vis-à-vis des SN, de type freudien : il faut absolument tuer le père, pour pouvoir s’émanciper et conquérir sa liberté. Le complexe lié à la filliation se double d’un complexe d’infériorité => Plutôt que d’assumer sainement une dépendance (à mes yeux) évidentes aux SN, les SHS, à la manière des ados, cherchent l’autonomie, l’indépendance, avec le risque (grave) de faire un déni de réalité.
    • J’ai le sentiment qu’il serait temps qu’elles sortent du déni et qu’elles acceptent leur dépendance aux sciences de la nature. Cela supposerait une autre révolution d’ordre métaphysique : que l’homme accepte sa dépendance et sa filiation à la nature : non, il n’est pas maître et possesseur, ni souverain, ni libre, ni émancipé des lois de la nature. Non les lois qui gouvernent ses sociétés ne sont pas indépendantes des lois qui gouvernent celles de la nature.
    • Cette perspective déboucherait alors sur une conception complexe du rapport des SHS aux SN, et de l’homme à la nature :
      • Etant issu de la nature, l’homme hérite d’une certain nombre de caractéristiques, lesquelles peuvent être étudiées à travers les outils des SHS.
      • Etant néanmoins doté de propriétés émergentes, et notamment de la liberté conférée par la conscience aiguë qu’il a du monde et de ses lois, lui ainsi que les sociétés qu’il construit, ne peuvent être étudiés selon une approche déterministe mobilisant des instruments ou des méthodes détermnistes et universalisants tels que les mathématiques, quoique :
      • A mesure que la science avance, elle se retrouve confrontée à des phénomènes peut-être aussi déroutants peuvent l’être les hommes : L’indétermination des mondes quantiques, l’extraordinaire complexité des organismes vivants observés par la biologie cellulaire, posent aux sciences de la nature des questions d’ordre philosophique, voire métaphysique. Il se pourrait dès lors que l’histoire, la relativité, le rôle du contexte, la liberté etc. regagnent des lettres de noblesse par leur compréhension dans le champ des sciences de la nature.
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Et qu’en pense Chat-gpt? :rofl::sob::crazy_face:

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