Salut à vous, comme vous parliez de moi (AbcSxyZ = Simon) j’ai enfin passé l’étape de la création d’un compte
Alors je n’ai trop de choses à dire spécifiquement sur le web sémantique dans la science ouverte, mais c’est peut-être pertinent de partager quelques tendances et initiatives.
Rapidement sur la science ouverte (comme vous n’aviez pas pu[/voulu !] participer à la petite intro que j’ai donné à la résidence ), c’est un mouvement qui a tendance à se normaliser dans les universités et à s’imposer aux chercheurs, au moins par les financeurs de la recherche (ANR, voir Coalition S), dans les politiques publiques (cf second plan national science ouverte en France). Un côté « Public Money, public resources ».
C’est d’abord autour de la publication des articles/documents/données, avec de plus en plus une tendance à s’orienter vers des pratiques collaboratives (certains parlent d’une open science 2.0).
Là-dedans, il y a clairement l’enjeu des infrastructures (logicielle) qui monte où on est finalement en train d’explorer les environnements numériques pertinent pour mener un travail de recherche (les pratiques de recherche restent sous certains égards plutôt archaïque et absurde). Comme on parle d’ouverture, que le logiciel est aussi un composant clé pour la recherche (et sa reproductibilité), il y a une tendance vers les infrastructures ouvertes comme on peut le voir avec The Principles of Open Scholarly Infrastructure. Plus récemment et plus propice à parler de web sémantique, il y a eu la Barcelona Declaration on Open Research Information pour reposer aussi sur des metadata ouvertes.
En initiatives en dehors de l’EOSC qui semble plus orienté data (pas utilisateur ni vraiment connaisseur de la plateforme), on a au niveau européen la plateforme Open Research Europe qui se structure poussé par la commission européenne, avec récemment le logiciel Open Journal System de Public Knowledge Project qui a été choisi pour permettre la publication de travaux. En France on utilise pas mal l’archive ouverte HAL, un logiciel fermé actuellement mais qui a vocation à être ouvert un jour ou l’autre [quand ils deviendront obsolètes ?]. Plutôt en Suisse/international, tu as cité Zenodo [du CERN] qui repose sur le logiciel Invenio qui sert au développement d’archives ouvertes dans différentes structure de recherche comme l’EPFL. Zenodo a d’ailleurs fait une récente mise à jour avec pour nouvelle mission « From “sharing research made easy” to “collaboration made easy” ».
Pour la science ouverte on se retrouve avec tout un ensemble d’archives ouvertes par institutions et de journaux décentralisés qu’on a besoin d’explorer. Niveau standard on a derrière un peu de web sémantique avec dublin core pour les metadata des travaux et le protocole OAI-PMH (Open Archives Initiative Protocol for Metadata Harvesting) pour requêter les archives.
On se retrouve du coup avec des outils comme OpenAlex qui est d’abord une base de données bibliographique mais qui permet de servir de moteur de recherche pour naviguer dans les travaux de recherche à l’échelle mondiale (google scholar ++). Ces outils se retrouvent à s’appuyer sur des bases de données de journaux type DOAJ (Directory of Open Access Journals), avec derrière des défis pour assurer la qualité des journaux (des risques de « journaux prédateurs »).
On a à la fois l’enjeu du stockage/mise à disposition (et progressivement de la collaboration) sur les ressources de la recherche, puis cette exploration.
Pour parler un peu d’argent, il y a de plus en plus d’appel à projet sur la science ouverte, on a par exemple en France le fond national pour la science ouverte, en Suisse on a un appel à projet science ouverte de swissuniversities (coalition universités suisse) qui touche aussi l’infra. Je pense qu’on peut de plus en plus assister à une redirection des financements de la recherche en général de solutions fermées à ouvertes.
Pour suivre certaines évolutions voire faire du lobbying militant, il y a en France un comité science ouverte qui oriente et soutient l’application des stratégies science ouverte avec notamment un groupe de travail/collège « codes sources et logiciels ».
Je balance un peu en vrac des infos, en espérant que ça soit utile pour nourrir des réflexions ! La science ouverte le milieu de la recherche plus largement c’est bien tout un monde qui est malheureusement souvent lointain où beaucoup est encore à inventer, avec un besoin de plus d’informaticien qui construisent les infrastructures de la connaissance
Si vous avez des questions auxquelles je peux tenter de répondre, n’hésitez pas !